C’est bien sûr un titre provocateur mais aussi un peu philosophique, du moins pour son auteur. C’est comme si dire que l’imperfection est un gage d’authenticité, humaine et biologique. À cela aussi je souscris volontairement car ne sommes-nous pas tous nés plissés et rugueux. Ah! La photographie ne pourrait-elle pas être le dernier témoin d’une forme d’intégrité de l’humanité, ou à tout le moins une sorte de photographie instantanée qui ne tend pas à s’estomper au profit du lissage électronique sans fin d’images. Bref la beauté et l’esthétique peut aussi être l’expression de l’inégalité et du déséquilibre des formes et des lignes.

Bon, j’entend déjà les holà indignés de l’espace Internet sur toutes ses élucubrations personnelles qui prêchent pour la différence, l’identité dérangeante et l’impact provocant. Mais l’ancien portraitiste que je suis vous le confirmera, nos visages peu importe comment ils veulent se proclamer virtuellement, sont essentiellement asymétriques sauf en de très, très, très et très rares rarissimes exceptionnelles exceptions. Oui, nous voulons bien atténuer ce trait de caractère universel mais voilà, nous y sommes tout de même pour le pire mais surtout pour le meilleur, croyez-moi.

Tout cela est bien dérangeant pour tous ces techno-crasses qui cherchent à se réinventer une pseudo-réalité si virtuelle qu’on les croirait devenu des mannequins de cire totalement dépourvu d’humanité, ce qui pourrait s’avérer juste après tout. (Ah que je les méprise mais il faut bien m’en excuser). Photographes sincères de ce monde, j’en appelle à vous pour rétablir le déséquilibre dans vos images et de ne pas renier le détail dérangeant de vos expressions visuelles et de propager vos interprétations iconographiques à travers votre entourage humain. Après tout, la perfection n’est pas (encore totalement) de ce monde!

Photo Daniel M